ÂME SLAVE
Programme
Anton Arensky
Trio pour piano n°1 en ré mineur, op. 32
Dmitri Chostakovitch
7 romances sur des poèmes d’Alexander Blok, op. 127
Vítězslav Novák
Trio pour piano n°2 en ré mineur, op. 27
Antonín Dvořák
Gypsy Songs, op. 55 ; B. 104
*Adaptation pour trio et voix de Bruno Fontaine
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Durée : 2 heure avec entracte
L’âme slave : pur fantasme ou expression d’une émotion perceptible ? Accompagné par la mezzo-soprano Albane Carrère, le jeune Trio Hélios relève le pari d’un programme consacré à l’Est. Des figures tutélaires, celles de Dvořák et de Chostakovitch, dialoguent avec d’autres à redécouvrir : le Russe Anton Arensky, prématurément emporté en 1906 et le Tchèque Vítězslav Novák, qui fut l’élève favori de Dvořák. Poésie et musique, chant populaire et genres savants : le rapprochement de ces quatre compositeurs dévoile un sens de l’émotion, une gravité tragique que guette l’humour noir. De l’expression d’une jeune nation à la mélancolie d’une enfance perdue, les Chansons tziganes de Dvořák, composées à l’orée des années 1880, empruntent autant au chant populaire qu’à la mélodie de salon. Lorsqu’en 1967, Chostakovitch s’empare des textes d’Alexandre Blok, écrivain fulgurant disparu aux premiers temps de la révolution bolchévique, il transpose une poésie mystique et visionnaire. Les images fulgurantes de ce pionnier de la modernité littéraire électrisent l’imagination du musicien vieillissant rappelant combien, pour Chostakovitch, la musique de chambre fut un refuge face aux hostilités du pouvoir soviétique. Deux trios prolongent ces cycles lyriques : au ton élégiaque du Trio d’Arensky (1894) répond la flamme de l’œuvre de Novak (1902).